Est-il possible de concilier justice, respect de la victime et droit au pardon? Je pense evidemment à la crise qui secoue actuellement l'Eglise catholique. Plutôt que de parler des causes potentielles du problème (Les prêtres sont-ils suffisamment formés? Ont-ils à leur disposition les structures nécessaire pour parler de leur problèmes? Le célibat est-il une composante indispensable à la vie de prêtre?, ...) je m'interroge pour l'instant surtout aux raisons du silence et la passivité de l'Eglise et du Vatican.
J'en vois principalement deux:
- Le principe de la rémission des péchés: Comment livrer à la justice un prêtre qui a demandé pardon à ses supérieurs? Comment lui refuser une seconde chance sachant que la notion de pardon est un des principes même de la religion catholique?
- L'orgueil ou le refus de reconnaître l'existence de brebis galeuses: Dénoncer un prêtre à la justice, c'est reconnaitre que celui qui est censé apporter la parole du Christ n'est finalement qu'un pêcheur, et pas des moindres. Douloureux, surtout lorsque le pêché est lié à un enfant, personne faible, influencable et sans défense par excellence.

Indépendamment de ma religion, foi (ou de son absence), je comprends ces réticences. Je comprends la nature complexe du problème moral auquel l'Eglise est confronté. Mais l'immense oubli dans cette équation, c'est la victime elle-même. Qu'a fait l'Eglise pour ces enfants? Qu'as-t'elle fait pour protéger les autres? Rien. Les prêtres incriminés n'ont pas été envoyés servir sur une plate forme pétrolière, loin de toute présence d'enfants. Ils n'ont pas été mutés dans une abbaye éloignée. Non, ils ont juste été envoyés ailleurs, faire le même boulot, et avec les mêmes tentations. Et les enfants ont appris à se taire ou à ne pas être écoutés.
L'Eglise catholique et son représentant, le pape, pourraient simplement demander pardon (ou au minimum commencer par cela). Reconnaitre leurs fautes et en assumer les conséquences. Mais non, le vatican préfère minimiser, se taire ou, pire, utiliser cette feinte vieille comme le monde "Un ami m'a envoyé une lettre où il m'écrit que ..." et oser la comparaison entre l'antisémitisme et cette affaire, se faire passer pour la victime. Pitoyable mais ce n'est pas nouveau.
Plutôt que d'assumer ses erreurs, l'Eglise botte en touche. Attitude durant la Shoah, inquisition et antisémitisme, utilisation du préservatif en Afrique, etc... Si la notion de rémission des péchés est si importante dans la religion catholique et pour son Eglise, alors peut-être qu'il faudrait qu'elle commence par sa propre auto-critique, histoire de ne pas donner l'image d'une élite arrogante, en déphasage totale avec ses fidèles ...
Stormy Weather [Konk] by The Kooks
2 comments:
En dehors de toutes notions de croyances ou de foi, comment se reconnaître dans cette Eglise qui bafout les valeurs-même sur lesquelles elle est construite...
Le titre prend une nouvelle signification...
Faites ce que je dis, pas ce que je fais (ce qui me fait me poser la question. Un pretre porte-t'il un preservatif lorsqu'il baise un gamin?).
Je sais... je suis horrible. Je vais de ce pas reciter 10 Ave Maria.
Post a Comment