Dernière chemise "propre", des pantalons plein de poussière, je regarde le Kenya défiler le long de la route. Le chauffeur/guide ne fait que répéter ce que je lui dis en y rajoutant "very".
- How far is Nairobi?
- Very far!
- We are lucky with the weather
- Yes, very lucky. Very nice
- How far is Nairobi?
- Very far!
- We are lucky with the weather
- Yes, very lucky. Very nice

7 jours le téléphone éteint et sans mail. Le temps d'admirer la nature, les big fives, les changements climatiques (il n'y a plus de neige sur le Kilimanjaro et les Massais ont perdu plus de 50% de leurs vaches cette année a cause de la sécheresse). Faire un peu le vide aussi.
En sentant mon passeport colle contre mon pubis (...), je repense a la Suisse et cherche des raisons d'y retourner travailler, sans succès. Le pessimisme national me déprime. Malgré une qualité de vie largement supérieure au reste du monde, il semblerait qu'une majorité de la population Suisse ait continuellement peur de finir a la rue. Je ne comprends pas les raisons de ces peurs et de ce repli sur soi-même. Les etrangers sont de plus en plus regulierement représenter comme la source de tous nos "problèmes" (voir les dernières affiches nauséabondes a Genève). Il semblerait qu'un bon étranger soit apprécie uniquement lorsqu'il dort a l'hôtel, consomme abondamment et surtout, rentre ensuite dans son pays, le tout en silence.
On est au centre de l'Europe, on a un taux de chomage considere comme un taux de plein emploi par bcp de pays (la France comprise), 4 langues nationales et un excellent système éducatif. Alors pourquoi avons nous si peur des autres et pourquoi ne parlons nous tous pas minimum 2 langues couramment? Pourquoi sommmes nous fier de notre Croix Rouge mais pensons que de l'argent investi sur un étranger est de l'argent perdu? Pourquoi sommes nous d'accord de soigner des blesses suite a des conflits mais pas de s'engager a prévenir ces derniers?
La situation n'est évidemment pas rose pour tout le monde en Suisse. Mais il reste que je rêve d'une Suisse un peu plus confiante, avec l'envie de s'impliquer, d'exceller, de montrer l'exemple, avec une ouverture sur les autres et qui arrête de se recroqueviller sur-elle même en blâmant les autres, comme un enfant gate faisant un caprice.
One day ... Inch'allah ;-)
En sentant mon passeport colle contre mon pubis (...), je repense a la Suisse et cherche des raisons d'y retourner travailler, sans succès. Le pessimisme national me déprime. Malgré une qualité de vie largement supérieure au reste du monde, il semblerait qu'une majorité de la population Suisse ait continuellement peur de finir a la rue. Je ne comprends pas les raisons de ces peurs et de ce repli sur soi-même. Les etrangers sont de plus en plus regulierement représenter comme la source de tous nos "problèmes" (voir les dernières affiches nauséabondes a Genève). Il semblerait qu'un bon étranger soit apprécie uniquement lorsqu'il dort a l'hôtel, consomme abondamment et surtout, rentre ensuite dans son pays, le tout en silence.
On est au centre de l'Europe, on a un taux de chomage considere comme un taux de plein emploi par bcp de pays (la France comprise), 4 langues nationales et un excellent système éducatif. Alors pourquoi avons nous si peur des autres et pourquoi ne parlons nous tous pas minimum 2 langues couramment? Pourquoi sommmes nous fier de notre Croix Rouge mais pensons que de l'argent investi sur un étranger est de l'argent perdu? Pourquoi sommes nous d'accord de soigner des blesses suite a des conflits mais pas de s'engager a prévenir ces derniers?
La situation n'est évidemment pas rose pour tout le monde en Suisse. Mais il reste que je rêve d'une Suisse un peu plus confiante, avec l'envie de s'impliquer, d'exceller, de montrer l'exemple, avec une ouverture sur les autres et qui arrête de se recroqueviller sur-elle même en blâmant les autres, comme un enfant gate faisant un caprice.
One day ... Inch'allah ;-)
8 comments:
Il convient de prendre garde à ne pas généraliser et à ne pas considérer une vision presque simpliste comme réelle.
De la même façon que de nombreux Suisses n'ont pas apprécié le geste de leurs autorités vis-à-vis de monsieur Polanski (pour faire un lien avec un autre de tes billets), celé pour expliquer qu'il faut éviter le manichéisme, la majorité des suisses ne vit pas repliée sur elle-même. Partir du résultat des seuls votants d'un seul canton de la Suisse (je fais référence à la percée du MCG) pour en tirer une généralité est au moins hasardeux, au pire malhonnête. Idem pour une affiche (si tu fais référence aux minarets, pourquoi s'attarder uniquement sur son existence -on est en démocratie et tant qu'elle ne viole aucun droit ni principe...- en omettant totalement la vague d'indignation et les interdictions (que je pense hélas illégales) de certaines municipalités.
La Suisse n'est pas un pays de cocagne ni un lieu rêvé. Aucun pays ne l'est. Néanmoins, lorsque des votations fédérales concernent les droits des étrangers et que les braves suisses votent positivement (c'est-à-dire en faveur des étrangers), je pousse un ouf de soulagement et je m'en réjouis vraiment. Le genre de truc qui justement donne de l'espoir.
Pour te redonner quelques raisons de sourire, applique-toi aussi à observer ce genre de cas, beaucoup plus révélateurs, à mon avis.
Quant à la campagne anti-minaret : elle est le fait de qui ? Un parti qui surfe sur les sempiternels mêmes thèmes, populiste, démago et sachant parfaitement rester sur le fil de la légalité (ça m'indigne mais c'est la limite de la démocratie, on ne peut les censurer ni les interdire). Est-ce significatif de la Suisse et de tous ses habitants ? Critiquer un parti ou un gouvernement pour ses idées, prises de position et actes, c'est intéressant. Mettre tout le monde dans le panier = on frise la tentative de vexation (attention au goudron et aux plumes) mais surtout on tient un discours simpliste qui se rapproche du cliché (tel le fameux "tous les suisses sont banquiers et riches"). Tiens, au passage : si une votation comparable avait lieu en Norvège, en Italie, en Espagne ou en France, sur quel(s) résultat(s) pourrait-on tabler ?
Laisser penser que la Suisse devient (est, ou reste) xénophobe, c'est une grossière erreur (que ce soit par le nombre d'étrangers résidents en Suisse -un des plus fort d'Europe- ou par les résultats des votations fédérales).
J'ajouterais que de voir ce pays de plus en plus "titillé" par les états voisins (Steinbrück, Woerth, maintenant les contrôles italiens, sans oublier la demande de démembrement du pays et les textes éditoriaux américains s'interrogeant sur l'utilité de la Suisse. Tiens, au fait, quel pays est "utile"?) aurait plutôt tendance à me navrer primo parce que le discours est simpliste et secondo parce que le but recherché n'est ni moral ni altruiste; il ne s'agit que d'une guerre commerciale. Et le citoyen lambda, je ne vois pas trop ce qu'il a à y faire (pas plus que ses responsabilités). Les Suisses sont des profiteurs, des lapins apeurés, des indiens en déroute et des mafiozi ? Un ministre étranger exige l'abolition du secret bancaire suisse ? Hé bé ! Et JFK, c'est l'armée de milice helvétique qui l'a assassiné ?
Pour en terminer, je serais curieux de savoir ce que verse la Suisse (et ses citoyens lors de récolte de fonds par Terre des hommes, etc.) aux pays en difficulté comparativement aux autres pays donateurs et proportionnellement par habitant.
Ou bien.
Joli diatribe, mais je ne vois pas le rapport avec JFK...
Pas sur non plus que cette réponse soit moins stéréotypé malheureusement...
>"Anonymous" : Il faut replacer ce texte dans son contexte. Lorsque l'auteur de ce blog traverse des régions dévastées, rencontre des hommes et des femmes ayant tout perdu, se réfugiant dans des tentes de fortune, évidemment l'attitude de certains Suisses face aux étrangers peut faire sourire. C'est vrai qu'en Suisse on ne se rend pas compte de décalage qu'il y a avec 95 % du reste du monde. Vu d'un pays comme le Soudan, je comprends que ca peut paraître très choquant.
Les "dons suisses" pour les pays en développement ne sont qu'un juste retour des choses. Cela m'étonnerait que cela change quoi que ce soit au budget familial d'un Suisse moyen. Si les autres pays ne peuvent pas donner autant, c'est peut-être qu'ils n'en ont pas les moyens. C'est facile de se vanter d'être généreux quand donner ne nécessite pas un effort particulier. Si la Suisse est si riche, il faut aussi se poser la question pourquoi: 1 franc sur 2 gagné en Suisse provient de l'étranger, non ? L'évasion fiscale est aussi de l'argent de l'étranger, qui ne profite pas aux pays où il a été gagné. Être ouvert aux autres pays devrait être un devoir quand on profite autant des autres pays.
@Frank
Merci Francois, tu a reussi a dire ce que je pensais sans arriver à l'exprimer...
Je me permets d'intervenir... Mais les dons aux pays pauvres n'apportent rien aux pays pauvres. Ses dons créent la dépendance et la grande majorité des cas ça va dans les coffres de dictateurs... Dis moi un seul pays qui s'en sort avec des dons... j'en ai pas trouvé, faut que ca vienne de l'intérieur.
Une reponse plus longue va venir, mon acces internet ne me le permettant actuellement pas.
Mais j'aimerais juste repondre a Luca en precisant que la notion d'assistance humanitaire (ou dons, pour reprendre l'expression), ne consiste pas a envoyer de l'argent ou des chaussettes tricotees par des braves Suisses mais a assister et aider au mieux la population locale a subvenir a ses besoins et a trouver des solutions pour son avenir par l'intermediaire de projets a court, moyen et long terme.
Sans cette aide, il y aurait actuellement, par exemple,2.5 mio de personnes en train de mourir de faim au Darfur.
La notion de dependance a l'aide humanitaire est une notion connue et prise en compte par tout organisme humanitaire serieux et ne doit, selon moi, pas etre utilisee comme justification a attitude passive face au reste du monde.
A suivre ...
Donc si je comprends bien ton explication, les braves européens sont en train de montrer comment planter des choux et du blé au braves soudanais?? Pour qu'il sache comment ne plus mourir de faim? Qu'on se comprenne bien, ca me crève le coeur de voir ses habitants mourir de faim ou souffrant de malnutrition, mais les solutions ne viendront pas de nous mais d'eux... Mais on est bien loin des minarets... je proposerai d'en débattre autour d'une bonne bière :-)
A bientot
C'est une vision assez simpliste. Tout d'abord, bcp ne
peuvent pas attendre des récoltes. Donc a court terme, distribution d'eau et de nourriture. En parallele, des spécialistes (géologue et autres) assistent et partagent leur savoir quand a la construction de puits pendant que des humanitaires assistent dans la resolution de conflits touchant au droit a la terre et au retour de chacun.
Les personnes mourant de faim le sont rarement devant leur maison, dans leur jardin. On parle de 2.5mio de personnes deplacees!! La, clairement, on parle d'un processus bien plus complique que d'envoyer des semences a des pauvres petits negres...
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