Bon... ok... je sais, j'avais dit jamais de mailing-list et jamais de blog. Mais vu le nombre de personne me demandant de mes nouvelles et après avoir écrit plusieurs fois la même chose, je me suis rappelé les conseils d'une amie et j'ai craqué (et puis, il n'y a que les cons qui ne changent jamais d'avis). Je ne sais pas encore quelle forme cela prendra, si cela sera en français, en anglais ou autre mais voilà des premières nouvelles collectives.
UNV
Je suis donc parti le 11 Septembre 2008 pour travailler avec l'ONU au Darfur. J'ai un statut d'UNV (UN Volunteer). Je pensais donc trouver bcp de monde comme moi, européens, entre 25 et 35 ans, qq années d'expérience professionnelle et l'envie d'aller voir ailleurs si on a besoin d'eux et si l'ONU ne pourrait pas devenir plus tard un employeur. Je me suis trompé. Le statut d'UNV c'est surtout des contrats temporaires (au contraire des internationaux, alignant les missions). Ce que je pensais être un salaire de volontaire et tout sauf du bénévolat lorsque l'on ne vient pas de la Suisse (envoyer 1000-1500 dollars par mois pour sa famille, c'est pas négligeable) et c'est une excellente porte d'entrée pour beaucoup de monde pour travailler ensuite comme international à l'ONU. Je suis donc entouré d'énormément d'africains et d'asiatiques entre 30 et 50 ans. Marié, père de famille, travaillant certains comme UNV depuis des années et apparemment très compétent.
Soudan
J'ai passé ma première semaine à Khartoum, à régler les (presque) derniers détails administratifs (c'est une gros paquebot l'ONU). C'est une ville agréable, la sécurité y étais assez bonne et malgré la chaleur (toujours aux alentours de 40deg), je m'y suis senti assez bien. Il m'a fallu cependant un moment pour trouver ce qu'il me gênait, pourquoi j'avais une impression de "trop calme": Il n'y a pas de musique. On ne danse pas, on n'écoute pas de la musique. (cela change du Burkina). C'est juste le Coran, récité parfois dans les magasins ou certains restos. Rien d'autre. Peut-être que le ramadan augmente encore ce sentiment de calme, mais c'était surprenant. Une fois cela découvert, je m'endors désormais tous les soirs en musique (iPod), pour compenser.Là, après un joli vol de l'ONU, je suis au Nord Darfour, à El-Fasher. Disons le tout de suite, c'est un peu le cirque ici. C'est la plus grosse mission onusienne, c'est la première fois que l'ONU travaille main dans la main avec une autre organisation (African Union) et c'est le seul pays au monde où l'ONU a 2 missions. Vous rajoutez à cela le plus grand pays d'Afrique, en crise avec presque tous ses voisins, plusieurs dizaines de groupes de rebelles, vous mélangez, soupoudrez de chaleur, de moustiques tombés dans une marmitte de malaria durant leur enfance, et d'un couvre-feu à 20H et vous obtenez un joli terrain de jeu. Alors pour l'instant, je continue mon administratif, je reçois mon matos (un joli petit handie-talkie pour faire coucou à mes nouveaux amis et un portable pour tenir compagnie à mon macbook) et suis des cours d'introductions (histoire de savoir que faire calinou avec une locale, même consentante revient à jouer à la roulette russe avec une AK-47). Et, une fois cela fini, je devrais descendre dans le sud Darfour à Nyala afin de commencer à travailler.
Job
Je suis IT-Assistant. Ce que cela veut dire, je ne le sais pas encore vraiment. Officiellement, tester du nouveau matos, écrire des tutoriaux et configurer/dépanner le matos des mes collègues. Mais apparemment, il y a tellement de choses à faire que cela pourrait bien déborder. Ce qui est clair ici, c'est que vu que la vie en dehors du boulot est plutôt limitée, les gens semblent bosser beaucoup, week-end compris. Mais bon, pour compenser tout cela, il y a aussi qq sucres, dont je reparlerai.
Déception
J'avais regretté de ne pas avoir de tripod en Australie pour mes photos, je n'ai pas voulu faire la même erreur ici. J'ai donc débarqué avec mon appareil photo chéri, mes objectifs, mon tripod et tout le reste. J'ai vu des scènes magnifiques, des visages incroyables et ai fait des centaines de photos superbes...., dans ma tête. Et oui, il faut officiellement avoir un permis pour photographier ici et vu la crise, prendre des photos librement dans la rue au Darfour semble un peu revenir à mettre sa main dans la gueule d'un tigre en espérant qu'il a déjà mangé.
Voilà. Ce sont les nouvelles. A tout bientôt
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