Je suis a Istanbul, sur la terrasse de mon hôtel, achète de la musique sur I-Tune et profite d'une connection rapide. Il est difficile d'exprimer les sentiments que je ressens. La vie au Soudan se passe bien pour moi. J'ai des amis, je ne me sens pas seul, je dors bien et ne ressens pas un stress particulier. Mais vivre au Darfur, cela veut aussi dire rester toujours sur ses gardes et attentif à ce qu'il se passe autour de soi. Donc être ici, écrire ce mot sur une terrasse, se promener dans la rue, s'arrêter dans un magasin, choisir un restaurant pour manger ou fumer un narghilé en racontant des bêtises ressemble à une sorte de paradis. Pourtant, bien que je profite pleinement de cette pause, je sais qu'une partie au fond de moi se réjouit de repartir là-bas. Parce que le pays est magnifique, parce que les locaux sont magnifiques (même s'il faut le remarquer discrètement du coin de l'oeil) et parce que vivre avec autant de personnes d'horizons et de motivations différents est un vrai challenge mais surtout une vraie richesse. Bien sûr, j'attends toujours de commencer vraiment mon travail à Nyala et de pouvoir enfin obtenir qqch de plus stimulant. C'est peut-être le seul gros point noir de ma présence là-bas: Ne pas être utiliser à pleine capacité.
En attendant, j'écoute le dernier cd d'Emiliana Torrini (et l'excellente "Dead Duck"), attends une amie et, pour augmenter encore mon envie d'aller faire du shopping au 767 de la 5ème à NYC, download le dernier keynote de Steve Jobs.
